A Genève, 195 pays planchent sur le futur accord sur le climat
Source: Le Monde. AFP 08.02.2015
Les négociations
sur le climat ont
repris dimanche 8 février à Genève, où se déroule la première réunion formelle
depuis deux mois destinée à préparer le
texte du grand accord que doivent signer en
décembre à Paris 195
Etats, toujours divisés sur plusieurs points clés.
Climate negotiations have reopened in Geneva on
Sunday, February 8th. The first formal meeting after two months is
now taking place, with a view to putting together the text of the grand
agreement that 195 Nations must sign in Paris next December, nations that are still not in agreement regarding a number of key issues.
Ces discussions intermédiaires, sous l'égide de
l'ONU, visent à aboutir en
fin d'année à l'accord le plus ambitieux jamais signé pour lutter contre
le réchauffement climatique, entente universelle devant prendre le
relais du protocole de Kyoto pour l'après-2020.
« La session de Genève étant la seule
session de négociation d'ici mai, son objectif est de produire le
texte de négociation le 13 février » à
l'issue des travaux, ont souligné dans une note les deux co-présidents des débats, l'Algérien Ahmed Djoghlaf et l'Américain
Daniel Reifsnyder, appelant à des discussions « constructives ».
L'objectif
est connu : il faut limiter la
hausse de la température mondiale à +2°C par rapport à l'ère pré-industrielle,
faute de quoi le dérèglement climatique sera lourd de conséquences sur les
écosystèmes, les sociétés
et les économies, en particulier des régions les plus pauvres. Or au rythme actuel, le monde file vers +4 à 5° à la fin du siècle
si aucune mesure draconienne n'est prise pour réduire les
émissions de gaz à effet de serre, liées notamment à l'usage massif d'énergies
fossiles.
Du 2014 - IPCC Fifth Assessment (AR5) Synthesis Report nous rapportons
ceci:
“Les émissions de gaz à effet de serre
d’origine humaine ont crû depuis l’ère pré - industrielle poussés en grande
partie par la croissance économique et de population. Entre 2000 et 2010 les
émissions ont été les plus grandes de l’histoire. Les émissions historiques ont
porté les concentrations atmosphériques du dioxyde de carbone, de méthane et
d’oxyde nitreux, à un niveau sans précédent au moins durant les 800.000 dernières
années, ce qui a produit une absorption [considérable] de la part du système
climatique. »
PAS DE TEXTE FINALISÉ
« Nous devons déclencher une profonde “dé-carbonisation” de l'économie
mondiale et pour finir atteindre dans
la seconde moitié de ce siècle la “neutralité climatique” »,
c'est-à-dire un équilibre entre les émissions et la capacité de la terre à les absorber,
explique la responsable climat de l'ONU Christiana Figueres.
Pour autant, Mme Figueres a d'ores et déjà
prévenu qu'il ne fallait pas attendre de
Genève un texte finalisé, mais plutôt espérer un
document reflétant un peu mieux les points communs. « Nous
espérons que les gouvernements seront capables de travailler ensemble pour produire un texte plus gérable.
Ce n'est jamais garanti », a-t-elle dit.
De
fait, les Etats se divisent autour des moyens à mettre en
œuvre, comme le reflète le brouillon d'accord de 37
pages qui sera étudié à Genève, et qui propose un éventail d'options sur des
questions-clé : Comment répartir la
charge des réductions d'émissions entre pays du Nord et pays du Sud, nations
vulnérables, moins préparées, en demande d'énergie ? Quelle place réserver aux
grands pays émergents : Chine, Inde...?
Les pays en développement attendent aussi des
développés qu'ils mobilisent les fonds promis pour financer à
la fois les mesures d'adaptation et de lutte contre le réchauffement climatique
(100 milliard de dollars annuels d'ici 2020). « Nous devons nous assurer que
cet accord soit non seulement ambitieux et tourné vers l'avenir,
mais aussi juste et équitable, » a déclaré, à la veille de la réunion, le président du groupe des pays les
moins avancés (LDC [Least Developed Countries]).