CLIMAT
A six mois de la conférence
sur le climat de Paris, les négociations patinent
A seis meses de la
conferencia sobre el clima de Paris [la COP 21], las negociaciones patinan
Source/Fuente: LE MONDE
01.06.2015
Par Simon Roger
C’est une
étape-clé des négociations climatiques : à partir de lundi 1er juin,
à Bonn (Allemagne), les 195 Etats membres de la Convention cadre des Nations
unies sur les changements climatiques vont tenter d’avancer sur la voie d’un
accord universel pour contenir la hausse de la température moyenne à 2 0C
par rapport à celle de l’ère préindustrielle. On en est encore très loin. Dix
journées de travail au bord du Rhin ne devraient pas suffire à dénouer les
points de tension qui subsistent.
Es una etapa clave de las negociaciones
climáticas: a partir del lunes, 1º de junio, en Bonn (Alemania), los 195 Estados
miembros del Convenio Marco de Naciones Unidas sobre Cambio Climático van a intentar avanzar sobre
la vía de un acuerdo universal para contenerle el incremento de la temperatura
media a 2 ºC con relación a la de la era pre-industrial. Estamos todavía muy
lejos de allí. Diez días de trabajo al borde del Rin no deberían bastar para
destrabar los puntos de fricción que subsisten.
Seuls 38 pays ont jusqu’à présent
soumis leurs objectifs chiffrés de réduction d’émissions de gaz à effet de
serre. Fin mars, l’Union européenne, précédée de la Suisse, a été la première à
communiquer son plan de lutte contre le réchauffement. L’UE, troisième émetteur
mondial derrière la Chine et les Etats-Unis, s’engage à infléchir d’au moins 40 %
d’ici à 2030 ses émissions par rapport à leur niveau de 1990 et projette une
baisse d’au moins 80 % à l’horizon 2050. La Suisse se fixe un objectif de
réduction de 50 % d’ici à 2030. Ces contributions nationales relativement
ambitieuses tranchent avec la timidité de celles des Etats-Unis (réduction de
26 % à 28 % des émissions d’ici à 2025 par rapport à 2005), de la
Russie ou du Canada, et avec le silence de plusieurs acteurs majeurs comme la
Chine, plus gros émetteur mondial de CO2, le Brésil ou l’Australie.
Sólo 38 países han sometido hasta aquí, sus objetivos cuatificados de reducción de emisiones de gases de efecto invernadero. A fin de marzo, la Unión Europea, precedida de Suiza, fue la primera en comunicar su plan de lucha contra el calentamiento global. La UE, tecer emisor mundial detrás de China y los Estados Unidos, se compromete a reducir por lo menos en un 40 % de aquí a 2030, sus emisiones con relación a los valores de 1990 y proyecta una disminución de por lo menos un 80 % con horizonte en el año 2050. Suiza ha fijado una reducción del 50 % de aquí a 2030.
Estas contribuciones nacionales relativamente ambiciosas contrastan con la timidez de las de los Estados Unidos (reducción del 26 % al 28 % de aquí a 2025, pero con relación a 2005), de Rusia o del Canadá, y con el silencio de algunos actores mayores como China, el mayor emisor mundial, Brasil o Australia.
Sólo 38 países han sometido hasta aquí, sus objetivos cuatificados de reducción de emisiones de gases de efecto invernadero. A fin de marzo, la Unión Europea, precedida de Suiza, fue la primera en comunicar su plan de lucha contra el calentamiento global. La UE, tecer emisor mundial detrás de China y los Estados Unidos, se compromete a reducir por lo menos en un 40 % de aquí a 2030, sus emisiones con relación a los valores de 1990 y proyecta una disminución de por lo menos un 80 % con horizonte en el año 2050. Suiza ha fijado una reducción del 50 % de aquí a 2030.
Estas contribuciones nacionales relativamente ambiciosas contrastan con la timidez de las de los Estados Unidos (reducción del 26 % al 28 % de aquí a 2025, pero con relación a 2005), de Rusia o del Canadá, y con el silencio de algunos actores mayores como China, el mayor emisor mundial, Brasil o Australia.
« Il faut qu’on accélère,
sinon on ne va pas y arriver », reconnaît la négociatrice française Laurence
Tubiana. « Une nouvelle vague de contributions nationales devrait
intervenir en juin, autour de la session de Bonn et des réunions du G7 [le
7 et 8 juin en Bavière] », espère-t-elle. « Reconnaissons
toutefois que s’engager sur ces émissions à l’horizon 2025, 2030 ou 2050 n’est
pas simple. On n’improvise pas cela sur un coin de table », pointe
Laurent Fabius, futur président de la COP21, dans un entretien paru dans le Journal
du dimanche le 31 mai.
Le ministre des affaires étrangères ne se fait
pas d’illusions : « Quand on fera l’addition des
contributions, il est probable qu’on soit au-dessus des 2 0C.
Mais ces contributions correspondent au minimum que les gouvernements comptent
faire. Notre rôle est de les pousser à faire plus encore. »
« UN ACCORD À PARIS EST PROBABLE, MAIS NOUS NE
POUVONS PAS ENCORE DIRE AUJOURD’HUI QUEL SERA SON NIVEAU D’AMBITION »
Outre les engagements sur les émissions de CO2,
le principal point de blocage est aujourd’hui la question du financement de la
lutte et de l’adaptation au changement climatique. « Les pays
pauvres, notamment les pays africains, subissent les conséquences des gaz à
effet de serre émis par les pays industrialisés, constate la ministre de
l’écologie, Ségolène Royal, très critique sur le processus onusien. Ils
ne comprennent pas qu’on ne parle que de mesures de réduction des émissions et
qu’on ne mette pas sur le même plan les mesures d’adaptation au changement
climatique dont ces pays sont victimes. »
« Effort supplémentaire »
Alors que les Etats riches ont promis
en 2009 de verser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 aux
pays du Sud, le fonds vert pour le climat, l’un des instruments pour atteindre
cet objectif, n’a pour l’instant réuni que 10 milliards de dollars. Et seuls 4 milliards ont été convertis en contributions. « Si nous voulons un accord
satisfaisant, les pays riches devront consentir un effort financier
supplémentaire », reconnaît Laurent Fabius, qui devrait ouvrir lundi
matin la session de Bonn.
A Bonn, les négociateurs ont sur la table un
texte de 80 pages, issu des discussions de Genève en février, intégrant les
options les plus diverses. « L’objectif est d’arriver à un texte plus
gérable, d’enlever les répétitions et de négocier les points de compromis,
assure Laurence Tubiana. Il n’y aura pas de miracle à Bonn. »
Déjà pointe l’idée que la conférence de Paris
pourrait déboucher sur un accord non pas définitif, mais évolutif. « Un
accord à Paris est probable, mais nous ne pouvons pas encore dire aujourd’hui
quel sera son niveau d’ambition, estime l’économiste britannique
Nicholas Stern, dans un entretien à La Croix, samedi
30 mai. L’essentiel, pour moi, est que l’accord de Paris prévoie
un processus de révision régulière des ambitions en matière de lutte contre le
réchauffement climatique. »
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